Le vote, tel qu’il se pratique dans les institutions actuelles, n'est qu'un instrument de validation d'un système figé, où les choix proposés ne représentent qu'une illusion de diversité. En amont, les choix électoraux sont minutieusement conçus, réfléchis et habilement structurés, notamment par une poignée de milliardaires contrôlant les principales chaînes de télévision, dans le but de façonner l'opinion publique à grande échelle.
Sur ce point, le paysage médiatique français reflète les orientations politiques et idéologiques de ces quelques milliardaires qui en contrôlent les leviers :
Vincent Bolloré représente un conservatisme affirmé avec Canal+, C8, CNews, et le vaste portefeuille de Prisma Media (Capital, Gala, Télé Loisirs, Voici, Femme Actuelle, etc.), adoptant un discours souvent proche des idées nationalistes et populistes.
Patrick Drahi, privilégie un libéralisme économique et un progressisme modéré, visible à travers Altice Media, qui englobe BFM TV, RMC, RMC Découverte, BFM Business, et des titres de presse écrite, comme Libération et L'Express.
Bernard Arnault, figure emblématique du pro-business, imprime aux Les Échos-Le Parisien Group (Les Échos, Le Parisien, aujourd'hui en France) une ligne favorable aux intérêts économiques, tout en restant relativement neutre sur les questions sociétales.
Xavier Niel, avec sa participation dans Le Monde libre, soutient une approche progressiste et pro-européenne. Le groupe comprend Le Monde, Télérama, L'Obs, Courrier International, et Le Monde Diplomatique, ainsi que le HuffPost. Il est également propriétaire du Groupe Nice-Matin, incluant Nice-Matin, Var-Matin, et Monaco-Matin.
La famille Dassault, propriétaire du Groupe Figaro, promeut des valeurs conservatrices et un libéralisme économique affirmé avec des publications telles que Le Figaro, Le Figaro Magazine, et Madame Figaro.
La famille Bouygues contrôle le Groupe TF1, comprenant TF1, LCI, TMC, et TFX, adoptant une ligne généralement neutre, bien que penchée vers des perspectives économiques libérales.
Ce système, cette fumisterie, oblige le maintient d'un ordre établi, empêchant toute remise en question réelle de l'architecture socio-politique. Loin d’être un vecteur de changement, le vote incarne en lui un rituel de soumission qui confère à cette mécanique une légitimité qu'il ne mérite pas.
Participer à ce processus, c'est cautionner un mécanisme perçu par beaucoup comme intrinsèquement inégalitaire, où la voix du citoyen est noyée dans un simulacre démocratique qui masque la mainmise d'une élite déconnectée sur les leviers du pouvoir. Loin d'amplifier le pouvoir du peuple, le suffrage l’affaiblit en le ramenant à un geste routinier, vide de tout potentiel de transformation.
Sur ce point d'ailleurs, Edward Bernays, dans son ouvrage Propaganda, souligne l’art de manipuler l’opinion publique par des techniques savamment élaborées, soulignant que la démocratie moderne, loin d’être un lieu de débat éclairé et de choix collectifs souverains, se transforme en un théâtre où les décisions majeures se prennent en coulisses. Cette ingénierie sociale, fondée sur la répétition et la séduction, a pour but de canaliser l’énergie collective dans des directions choisies par ceux qui maîtrisent les codes de la communication de masse ; sur ce volet la télévision et la radio en sont de parfaits exemples.
Dès lors, le suffrage universel, censé être l'expression la plus authentique de la volonté populaire, s'efface devant le jeu subtil des influences, des récits orchestrés et des stratégies d'invisibilisation des enjeux réels.
Si l'abstention atteint aujourd'hui des sommets, c'est bien parce que le petit peuple perçoit les rouages d'un mécanisme biaisé. Ce désengagement, loin d’être une marque d’indifférence, est une réponse lucide à un système perçu comme dévoyé et incapable de porter le changement.
Refuser de voter est un acte de défiance, une désobéissance consciente face à un système qui mime la démocratie tout en se parant de ses vertus. C’est une dénonciation directe de l’imposture, un refus de jouer le jeu d'une mascarade où les dés sont pipés. Les décisions essentielles ne sont pas le fruit de la volonté collective, mais le produit d’un entre-soi élitiste, protégé par des institutions et des intérêts économiques qui verrouillent toute possibilité de contestation.
Les défenseurs acharnés du vote, prêts à ériger l'urne en totem sacré, feignent de ne jamais s'interroger sur la réalité de la liberté qu’ils brandissent. Ces hommes et femmes qui se sont battus, parfois jusqu'au dernier souffle, n'avaient sûrement pas imaginé qu'un jour, leur lutte serait récupérée pour légitimer un système verrouillé, où les choix sont fixés en amont par une classe propriétaire des principaux leviers de la communication et de l'opinion publique. Vincent Bolloré, Patrick Drahi, Bernard Arnault, et leurs pairs dictent subtilement les cadres du débat et orchestrent un spectacle de pluralisme qui n'est qu'un mirage.
C’est la répétition d’un simulacre où l’acte de voter devient un geste creux, un rituel maintenu en vie pour que le peuple se berce de l’illusion d’avoir du pouvoir. Ceux qui imposent le vote comme un acte sacré et inquestionnable manquent cruellement de lucidité. Ils refusent de voir que la démocratie participative est devenue une parodie, capturée par ceux dont les orientations politiques façonnent chaque discours et chaque décision.
C’est un théâtre où la liberté s’achète et se vend, et où le citoyen, sans le savoir, ne joue que le rôle que d'autres ont écrit pour lui.
La gouvernance du peuple par et pour le peuple n'est alors qu'une simple mascarade, une illusion de participation qui trahit ces héros et leurs aspirations en érigeant une constitution désormais détournée de sa mission première.
コメント