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Théorie de l’articulation tri polaire

Théorie de l’articulation tri polaire

Finalement, je crois que les grands penseurs, si ce n'est révolutionnaires, n’ont eu de cesse que d’observer les phénomènes humains et sociaux selon leur propre angle d’analyse comme la sociologie pour le sociologue, la psychologie pour le psychologue ou encore la biologie pour le biologiste. Quand bien même certains tenteraient de concilier une dimension avec une autre, il n’en demeure pas moins que toute approche reste, en soi, limité dans son champ. 

Voilà pourquoi je pars de l’hypothèse, simpliste dans la mesure présenté, selon laquelle les comportements et les attitudes de chaque individu ne sont pas des expressions ou des symboles arbitraires ou aléatoires, ni même réductibles à une seule causalité (qu’elle soit sociale, psychologique ou biologique). Ils doivent, finalement, plutôt être compris comme le déploiement d’un système, une dynamique articulatoire qui se veut propre et singulier à chaque personne, résultant de l’interaction constante entre trois éléments fondamentaux et structurant, que l’on ne peut ni isoler totalement, ni saisir dans leur entièreté : 

1.      L’environnement social et familial dans lequel une personne a évolué et évolue, y compris dans ses absences ou ses manques (l’absence de famille, l’exclusion, les ruptures sociales, ou à l'inverse, faisant pleinement partie de cet environnement structuré et structurant). 

2.      Les facteurs expérientiels, l’ensemble des événements vécus par l’individu qu’ils soient signifiants ou apparemment anodins et qui laissent une empreinte sur sa manière d’être, de penser ou d’agir. 

3.      Le bagage génétique, entendu non comme une essence immuable, mais comme un ensemble de potentialités soumises à modulation, expérience, traumatisme, satisfaction, héritage biologique et notamment par le biais de mécanismes comme la plasticité neuronale ou la méthylation de l’ADN (épi génétique / chromatique)

Ce système articulatoire ne produirait pas un être humain « type » ou « stable ». Enfaite, je suppose, qu’Il évolue, se transforme, se recompose sans cesse, en fonction des interactions entre ces trois dimensions. Autrement dit, la dynamique articulatoire est fondamentalement mouvante. Elle n’a rien de fixe ni de définitif. Elle se renouvelle à chaque instant ! 

Ce que nous sommes à un moment donné ; nos attitudes, nos réactions, nos façons d’entrer en relation, résulte d’un état temporaire et toujours provisoire de cette articulation. Chaque instant de vie ré-agence les liens entre ces trois pôle, et ce de manière inintelligible, parfois sous forme de rupture ou de bifurcation. Il existe en faite autant de systèmes articulés que d’individus sur terre et au sein de chaque individu, autant de configurations évolutives que de moments vécus. 

Cette singularité systémique et changeante rend impossible toute tentative de classification rigide ou de modélisation généralisante. Par exemple, les études ne prennent en considération que des cohortes et en dégagent des conclusions voire des résultats, mais l’expression singulière de chaque parcours de vie n’est par définition insaisissable pleinement). Je crois que loin d’un déterminisme univoque ou d’un relativisme total, cette approche postule une forme de singularité dynamique, où chaque être humain est traversé, travaillé et recomposé en permanence par un ensemble d’interactions qui échappent en partie à toute formalisation complète. 

Ce système, indicible dans son ensemble, mais actif dans ses effets, constitue une structure invisible mais opérante : c’est elle qui, en se déployant dans le temps, génère la trajectoire propre d’un individu, ses choix, ses positions, ses contradictions. En cela que Le sujet est co-engendré par son système articulatoire, tout en étant capable, parfois, d’en infléchir les lignes. Il n’est ni libre, tel que Sarthe concevait l’existentialisme, ni prisonnier d’un détermine absolue ou relatif, il est pris dans un jeu de forces, où il peut parfois jouer.

Enfaite la dynamique articulatoire produit le sujet, mais le sujet peut aussi réarticuler les forces qui le traversent. Il est à la fois effet et agent, engendré et engendrant, forme vivante et force de reconfiguration. Pourquoi ? Parce que la dynamique articulatoire propre à chaque sujet, on l’a dit, produit le sujet comme un système pleinement systémique dans sa propre mesure ; et ce sujet, en tant que vecteur d’un symbole systémique, peut, par son interaction avec ses pairs et à sa mesure, réarticuler le système de l’autre.

 
 
 

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© 2023 par Sofiane Madi.

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